Prix 10.000 startups 2020 : Aum Biosync, l’intelligence artificielle qui aide les pompiers à sauver des vies

La startup Aum Biosync est la gagnante 2020 dans la catégorie Data et IA du prix 10.000 startups pour changer le monde, organisé par La Tribune. Cette entreprise a développé une expertise dans les rythmes biologiques des travailleurs, en utilisant des algorithmes et de l’intelligence artificielle. Son activité se focalise sur les pompiers et elle pourrait s’ouvrir à d’autres professions.

Comment concilier le travail de nuit, les interruptions de sommeil et les temps de vie quand on travaille dans un service de secours ? Aum Biosync a mis au point une approche qui combine des algorithmes et l’intelligence artificielle, basée sur la chronobiologie médicale et sur l’horloge biologique. « On nous met une étiquette de planificateur de ressources humaines, mais notre approche est plus large. Nous sommes avant tout des scientifiques », déclare Marc Riedel, fondateur de cette jeune entreprise établie à Mâcon (Saône-et-Loire). Pompier volontaire, il a passé 15 ans dans les services de secours à Mâcon puis à Cluny (Saône-et-Loire).

« Les contraintes d’organisation des services de secours posent un problème en matière de recrutement, d’attractivité, de turnover, de management, de sécurité et d’organisation de la ressource opérationnelle. Chez les sapeurs-pompiers volontaires, 40% des effectifs auront abandonné au bout de cinq ans d’engagement pour des raisons liées à l’épuisement émotionnel, à la fatigue et à la conciliation des temps de vie. On essaie de mettre les bonnes personnes au bon endroit, avec un planning qui va les casser le moins possible. Les directions des ressources humaines trouvent un intérêt à notre solution, qui répond à leurs problèmes d’allocation de ressources et de charge réelle opérationnelle », estime Marc Riedel.

L’activité d’Aum Biosync est orientée vers la sécurité civile, avec une clientèle qui se trouve majoritairement chez les sapeurs pompiers. L’entreprise compte entre 10 000 et 15 000 sapeurs-pompiers utilisateurs de ses applications. Cinq services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) figurent parmi ses clients institutionnels.

De nouvelles applications dans l’industrie ou la défense

Le modèle économique est établi sur des applications en mode locatif hébergé, disponibles sur le web ou sur smartphone. L’application est hébergée en France, « dans un environnement souverain à 100 % », insiste Marc Riedel. Les clients négocient des licences annuelles qui ne dépendent pas du nombre d’utilisateurs. Pour garantir l’anonymat des données, Aum Biosync projette de se mettre en conformité avec les exigences de la norme ISO 27001, qui certifiera la gestion de la sécurité de ses informations.

L’activité commerciale, orientée vers les marchés publics, pourrait s’ouvrir à d’autres acteurs de l’industrie. « Nos applications intéressent le secteur hospitalier public et privé, le transport et la logistique, la grande distribution, l’industrie à feu continu, et les domaines où l’impact des rythmes biologiques est maximal. Elles s’adressent tous les métiers exposés à des horaires atypiques, au travail de nuit, au sommeil, à la fatigue, avec un haut devoir de fiabilité », expose Marc Riedel. Aum Biosync s’oriente aussi, naturellement, vers les métiers de la sécurité et de la défense. « Les militaires se confrontent aux mêmes contraintes que les sapeurs pompiers. On aimerait se rapprocher, mais ce n’est pas encore le cas », reconnaît l’entrepreneur. Une telle diversification des utilisateurs nécessiterait des ajustements dans les applications. Avec ou sans le soutien de l’Agence de l’innovation de défense (AID) du ministère des Armées, qui dispose de fonds destinés à ce type de développements opérés dans le privé. « Cette idée d’aller ratisser de l’argent public n’est pas dans nos esprits. Nous préférons aller chercher des marchés », tranche Marc Riedel.

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