L’intelligence artificielle s’invite dans la création musicale

(ETX Daily Up) – Les nouvelles technologies permettent de repousser les limites de la création musicale. L’intelligence artificielle ne fait pas exception. De plus en plus de musiciens comme Benoît Carré s’en servent pour composer de nouveaux morceaux. Bienvenue dans l’ère de la musique algorithmique.

Benoît Carré, connu sous le pseudonyme Skygge, croit depuis longtemps au potentiel musical de l’intelligence artificielle. C’est pourquoi il s’est appuyé sur cette technologie pour concevoir son nouvel album, « Melancholia ». Au programme : 11 morceaux que le musicien a composés en collaboration avec le Creator Technology Research Lab de Spotify. Le géant suédois du streaming a mis à sa tête le chercheur français François Pachet pour réfléchir au développement d’outils pour aider les artistes dans leur processus créatif.

Aider et non remplacer. Contrairement à ce que peuvent penser les plus pessimistes, l’intelligence artificielle n’a pas vocation à se substituer à l’artiste. Elle le sort de sa bulle de confort musical en lui proposant des styles, des sons, des rythmes ou des timbres différents et parfois inattendus. La preuve avec « Océan Noir », un morceau qui mêle une fugue de Schubert et une cuica, un instrument brésilien. « Dans une expérimentation, j’ai fait se rencontrer ces deux sons différents, et ça a donné une sonorité, un son, une boucle d’environ vingt secondes », a expliqué Benoît Carré à France Inter. 

Si l’intelligence artificielle s’est chargée de mélanger harmonieusement ces deux éléments, le musicien a dû la nourrir avec de nombreuses inspirations pour arriver à ce résultat. Benoît Carré donne un aperçu de ce processus fastidieux dans une vidéo making-of publiée sur YouTube et les réseaux sociaux. On le voit utiliser plusieurs intelligences artificielles, l’une pour imaginer la mélodie et une autre capable de produire des sons et des arrangements, avant d’arriver à une première version du morceau « Océan Noir ».

Tous musiciens ? 

Benoît Carré n’en est pas à son coup d’essai avec l’intelligence artificielle. Il avait déjà découvert le potentiel de cette technologie en 2012, lorsqu’il s’en était servi pour composer la chanson « Daddy’s car » à partir d’un corpus des Beatles. Suit rapidement un autre morceau, « Ballad of The Shadow », conçu à partir de 450 partitions de standards de jazz américain. Mais le point culminant de ces expérimentations n’est autre que l’album « Hello World ». Benoît Carré a invité quinze artistes comme Stromae, Médéric Collignon et Camille Bertault sur ce disque de 15 titres générés par l’intelligence artificielle. 

En 1958 déjà, Lejaren Hiller et Leonard Isaacson avaient réussi à produire un quatuor à cordes généré par un ordinateur et inspiré du répertoire de Bach, intitulé « Suite Illiac ». Soixante-quatre ans plus tard, de nombreux musiciens s’inspirent de leur démarche pour révolutionner le quatrième art. Les acteurs de la tech ne sont pas en reste. Ils se saisissent de plus en plus de l’intelligence artificielle pour rendre la création musicale accessible au plus grand nombre. 

C’est la mission de la start-up américaine Boomy. Les utilisateurs de cette plateforme peuvent choisir un genre comme le hip-hop ou le reggae, ainsi que des caractéristiques musicales plus spécifiques comme le tempo ou l’ambiance souhaitée. La machine se charge alors de générer une piste instrumentale, modifiable à l’infini.

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