Initiée par la fintech installée à Nice, cette nouvelle notation mesure le patriotisme économique en prenant en compte différents critères comme le fair-play fiscal, la contribution nationale ou la tendance tricolore de l’actionnariat. Une nouvelle façon d’analyser les entreprises et d’orienter les investissements qui devrait perdurer, bien au-delà de la crise.
Il existe déjà les critères ESG, acronyme pour définir les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance. Mais la crise sanitaire d’abord, doublée de la crise économique, met en exergue le comportement de ces entreprises qui, dès les premiers signes de difficultés en fourniture de besoins divers, ont bouleversé leurs méthodes, lignes de production, services… pour venir combler les manques ou apporter une contribution salutaire.
Ce comportement « citoyen » méritait d’être mesuré, car il va au-delà des critères ESG. C’est ce qui a amené Quantilia à créer une notation spécifique, appelée La 4ème Ligne. 4ème Ligne comme celle qui vient s’ajouter « aux trois lignes de front énoncées durant le confinement, cette nouvelle ligne étant celle du soutien pour relancer« , explique Laurence Fauchon, la directrice générale de la startup qui, depuis sa naissance en 2017, a mis au point et commercialise une plateforme prenant en compte les indices quantitatifs.
« La méthodologie n’est pas nouvelle – existent déjà les critères de crédit ou ESG – mais la notation que nous avons mis en place prend en compte l’angle franco-français dans le comportement des entreprises. Certaines sociétés privilégient un actionnariat fortement attaché à la France, font preuve de fair-play financier, apportent leur contribution à la Nation. De tout cela nous en avons déduit une notation qui tient compte également de leur capacité à être réactives, en temps de crise notamment« , détaille Laurence Fauchon. D’autant que les sujets de réindustrialisation, de souveraineté industrielle sont des thèmes qui structurent ce que l’on appelle le monde d’après alors que le patriotisme économique devrait devenir une valeur pouvant orienter les investissements.
A aussi été pris en compte, ce qui relève du comportement durant la crise, pas uniquement ce qui est corporate, comme l’annulation du versement des dividendes, la baisse de la rémunération du dirigeant, les mesures ou non de chômage partiel… L’actionnariat et sa proportion à être français, sa stabilité, la présence ou non étatique au capital… autant d’éléments qui sont aussi considérés. « C’est une certaine vision du Made in France que La 4ème Ligne mesure« , indique Laurence Fauchon. Si les entreprises constituant le CAC 40 ont été notées, l’exercice va être étendu aux entreprises listées au-delà de l’indice boursier.
Herbelin, Pequignet, Trilobe… la montre française est en passe de s’inventer un avenir. Malgré un label « made in France » à géométrie variable.
Lorsque l’on commence à s’interroger sur le « made in France » à propos de montres, on en viendrait à se prendre pour saint Augustin : « Qu’est-ce que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais. Mais quand on me pose la question, je ne le sais plus… », écrivait-il dans le livre XI des Confessions.
Qu’y a-t-il donc aujourd’hui de français dans un monde où toute l’horlogerie est occupée par le Swiss Made ? Toute ? Non ! Des villages peuplés d’irréductibles Gaulois (localisés pour l’essentiel en Franche-Comté) résistent encore et toujours. Si certains de ces guerriers sont connus du grand public en raison de leur riche passé, d’autres espèrent se faire un nom. On assiste même ces temps-ci à un véritable printemps horloger tant les nouvelles marques sont nombreuses à fleurir sur le marché. Avant la crise sanitaire du Covid-19, les indicateurs économiques confirmaient d’ailleurs cette embellie, l’année 2019 ayant vu la production du secteur horloger français atteindre 349 millions d’euros, un chiffre en croissance de 9 % selon les résultats communiqués par le comité Francéclat.
Précisons qu’il faut placer à part de célèbres enseignes appartenant à l’univers du luxe, à l’image de Cartier, Chanel, Dior, Hermès ou Louis Vuitton, qui, pour leur département horloger, revendiquent une double origine géographique, associant clairement « esprit créatif français » et « savoir-faire suisse ». Bruno Belamich, cofondateur de Bell & Ross, évoque en toute transparence « un design français, une fabrication suisse et une distribution internationale », trilogie vers laquelle tend également la marque Reservoir.
Flou artistique. Qu’elles s’appellent ZRC, Ralf Tech, Trilobe, Yema, Saint Honoré, Pierre Lannier, FOB Paris, Briston, Akrone, Awake, Baltic, Hegid, Beaubleu ou Augarde (liste non exhaustive !), ces maisons ont toutes été créées dans l’Hexagone il y a plusieurs décennies… ou quelques semaines. Si toutes assurent une part plus ou moins importante de leur fabrication dans nos frontières, c’est justement ce « plus ou moins » qui génère le flou artistique entourant le « made in France ».
Cette mention peut être utilisée par un fabricant dès lors que son produit a connu sa dernière transformation substantielle en France, même si la plupart de ses composants proviennent de l’étranger. « Certains se contentent quasiment de déballer des caisses dans un hangar français pour revendiquer une source locale », soupire Maxime Herbelin, directeur du marketing de l’entreprise familiale Michel Herbelin, fondée en 1947 dans le Doubs. « Le design, la conception, le développement, l’assemblage, le réglage et le contrôle de nos montres sont effectués dans nos ateliers de Charquemont », assure-t-il. Ainsi, si le boîtier provient d’Asie et le mécanisme de Suisse, la marque revendique un pourcentage de 70 % de « fabriqué en France ». « Pour rester dans notre gamme de prix accessibles, nous sommes au maximum de ce que nous pouvons faire à l’intérieur de nos frontières », souligne Maxime Herbelin.
Un constat partagé par Audrey Avrane, cofondatrice de la jeune marque Laruze, installée à Paris, qui vient de sortir sa première montre masculine automatique portant trois points bleu, blanc et rouge sur son cadran mais animée par un mouvement japonais. « J’ai cherché en vain un calibre français, ou pour le moins assemblé en France, mais cela aurait multiplié le prix par cinq. »
Mutualisation. Depuis les années 1970 et 1980, marquées par l’avènement des montres à quartz, la France a vu disparaître l’essentiel de son industrie horlogère. Plus de 48 000 emplois se seraient ainsi évanouis dans le secteur en quarante ans. Et retrouver à l’intérieur de nos frontières certains composants horlogers indispensables comme les ressorts de barillet, les organes réglants ou les rubis a tout d’une quête du Graal.
Émile Pequignet tenta de faire front en créant son entreprise en 1973, à Morteau. À partir de 2004, ses successeurs osèrent même bâtir une manufacture bénéficiant des équipements les plus modernes pour donner le jour à un mouvement horloger français de très haut niveau. Si la réussite technique du Calibre Royal est indéniable, comme le prouvèrent plusieurs magazines japonais en la couronnant « montre de l’année 2011 », l’ampleur des investissements et une croissance trop rapide furent fatales à la société. Aujourd’hui, le flambeau a été repris par une nouvelle direction, et Pequignet Horlogerie se félicite d’être la seule à produire un mécanisme tricolore haut de gamme. L’équipe prépare actuellement une nouvelle montre à moins de 2 000 euros, et, pour donner à ce calibre 3 aiguilles inédit une dimension industrielle, des discussions ont été lancées avec d’autres marques hexagonales en quête de mouvements.
L’espoir d’une synergie anime également Alain Marhic, fondateur de March LA.B en 2008, qui a réuni en juillet dernier plusieurs responsables de maisons horlogères indépendantes françaises afin de partager des idées et réfléchir à une mutualisation des forces.
Compétences. Justement, Florian Chosson, un ingénieur de 29 ans diplômé de l’école des Mines de Nancy, a lancé en 2016 sa propre marque, Routine, avec une immense ambition : relocaliser toutes les étapes de fabrication sur le territoire français. Avec plus de 80 % de ses composants fabriqués en France et 92 % de la valeur ajoutée au service de l’économie locale, Routine, qui collabore avec treize ateliers partenaires, produit la première montre certifiée « Origine France garantie ». Un label dont Pierre-Alain Berard, directeur général adjoint de Lip, vante les mérites, alors que ses équipes travaillent sur l’élaboration d’un nouveau calibre. « Mon objectif est de ramener les savoir-faire horlogers en France, et plus particulièrement à Besançon. Nous avons franchi une première étape avec la création d’un atelier d’assemblage en interne. La prochaine étape sera la fabrication du mouvement. »
Mais, pour Pierre-Alain Berard, un mécanisme 100 % français n’a pas vraiment de sens, tant les coûts seraient élevés pour y parvenir. « Au-delà d’un certain prix, le « made in France » horloger n’est plus vendeur. Alors nous préférons fabriquer français au maximum en tenant compte de nos domaines de compétences. » Une opinion partagée par Armand Billard, cofondateur de Sartory- Billard, qui met l’accent sur des talents parfaitement maîtrisés et qui font vraiment la différence, notamment dans les domaines de l’artisanat d’art et de la fabrication des bracelets, où excellent nombre de spécialistes tricolores.
Pour sécuriser leur approvisionnement ou réduire la facture CO 2, les responsables des achats semblent désireux d’augmenter la proportion de leurs fournisseurs fabriquant dans l’Hexagone.
Derrière les beaux discours de la relocalisation, il semble aussi y avoir quelques bonnes intentions qui ne demandent qu’à se concrétiser. Après deux bons mois de confinement dans l’Hexagone, un quart des entreprises françaises envisage de relocaliser une partie de ses achats en France ou en Europe, contre 16 % en tout début d’année, indique la dernière étude d’AgileBuyer, qui a sondé près de 800 responsables achats pour le compte du Conseil national des achats.
Pour les acheteurs tricolores, relocaliser des fournisseurs dans la « France d’après » permet d’abord de sécuriser les approvisionnements (92 %), puis de réduire l’impact environnemental (64 %), d’accélérer la mise des produits sur le marché ou encore de diminuer l’impact social.
« Double-sourcing »
« Cela ne veut pas dire que les difficultés n’existent pas. Certains écosystèmes, comme celui de l’électronique, ont disparu de l’Hexagone, et les responsables des achats affirment souvent vouloir relocaliser en ‘double sourcing’, c’est-à-dire en répartissant une production entre deux sites, dont un Français », tempère Olivier Wajnsztok, le directeur général d’AgileBuyer.
Selon l’étude, 31 % des entreprises interrogées se disent ainsi contraintes par le manque de disponibilité des produits made in France. Il y a aussi le souci du surcoût de « l’acheter français », particulièrement sensible dans les industries à main-d’oeuvre, qui inquiète aujourd’hui 18 % des sondés contre 13 % en janvier.
L’autre angoisse des acheteurs concerne la robustesse de leur chaîne d’approvisionnement. Quelque 58 % des entreprises anticipent des soucis de livraison ou des ruptures de stocks de la part de partenaires majeurs, sans qui rien ne peut être finalisé. Plus d’un tiers de l’échantillon a peur de voir l’un de ses partenaires stratégiques s’évaporer. Et plus de la moitié des interrogés, enfin, juge ne pas avoir les moyens de saisir les paramètres vitaux de leurs fournisseurs pour pouvoir proagir. « Le danger est de voir des savoir-faire disparaître, et de monopoles se créer », relève Olivier Wajnsztok.
Les 2 fonctionnalités LinkedIn Events et LinkedIn Live ont été regroupées par LinkedIn pour créer une nouvelle solution d’événement virtuel ou de visioconférence.
Les pages LinkedIn sont mises à jour avec la possibilité de créer des événements virtuels, en réponse au passage rapide des conférences en personne aux visioconférences en ligne.
Les événements vidéo live (et donc virtuels) de Linkedin sont rendus possibles en combinant deux fonctionnalités existantes : LinkedIn Events et LinkedIn Live.
Les deux fonctionnalités peuvent désormais travailler ensemble, permettant aux spécialistes du marketing de diffuser du contenu vidéo live directement pour les participants à LinkedIn Events.
Nous sommes au milieu d’un boom de la vidéo en direct des médias sociaux en ce moment, et LinkedIn ne compte pas être en reste.
Selon les données de LinkedIn, la vidéo en direct génère beaucoup plus d’engagement que d’autres types de vidéos. La vidéo en direct sur LinkedIn voit 23 fois plus de commentaires par publication et 6 fois plus de réactions par publication que la vidéo native.
C’est la solution la plus efficace pour générer un engagement en temps réel entre une page LinkedIn et ses abonnés.
POURQUOI ORGANISER UN ÉVÉNEMENT VIRTUEL SUR LINKEDIN ?
Dans son post officiel, LinkedIn souligne les avantages suivants de l’organisation d’un événement virtuel en direct sur sa plate-forme :
Un environnement sûr et fiable :
En utilisant LinkedIn Live, vous pouvez choisir de diffuser en direct à vos abonnés de Page ou aux participants de l’événement, afin que vous puissiez rencontrer les publics là où ils se trouvent.
Attirer le bon public professionnel :
Rendez votre événement ouvert uniquement aux abonnés de votre Page LinkedIn et envoyez des invitations directes à vos connexions de profil au premier degré.
Buzz et engagement supplémentaires :
Faites le buzz pour votre événement ou diffusez en direct en publiant une mise à jour sur votre flux de Page ou Événement.
Une plus grande longévité :
Les diffusions en direct seront enregistrées dans l’onglet Vidéo de la Page LinkedIn pour visionner plus tard.
Sur le sujet des avantages, il est également intéressant de mentionner que les événements virtuels sont gratuits et faciles à mettre en place.
COMMENT ORGANISER UN ÉVÉNEMENT VIRTUEL SUR LINKEDIN
Afin de créer des événements virtuels, votre Page LinkedIn devra d’abord demander l’accès à LinkedIn Live et être approuvé.
Pour obtenir l’approbation de LinkedIn Live, votre page doit avoir au moins 1.000 abonnés.
LinkedIn note également qu’il n’approuve que les Pages qui engagent activement avec leurs communautés en répondant aux commentaires et en créant un dialogue va-et-vient.
Pour ceux qui sont approuvés pour LinkedIn Live, le processus de création d’un événement virtuel est le suivant :
Créer un événement LinkedIn
Pendant le processus de création, indiquer qu’il est « en ligne seulement ».
Le jour de l’événement, ouvrez votre outil de diffusion tiers et sélectionnez l’événement comme destination du flux, plutôt que la Page de votre organisation.
Brigitte Bouthemy et Maxime Deudon se sont associés pour fabriquer et commercialiser des masques agrémentés de dentelle de Caudry. Une manière de se protéger en restant chic.
Il va falloir s’habituer pendant quelques mois à porter des masques. La couturière Brigitte Bouthemy et l’entrepreneur Maxime Deudon ont donc eu l’idée d’un masque chic qui met à l’honneur notre dentelle caudrésienne. Une idée qui en inspirera d’autres, à n’en pas douter. « A la base, le masque n’est pas un produit de beauté mais comme il fera partie de notre quotidien et qu’on ne verra plus notre maquillage, il va devenir un véritable accessoire de mode » estime Brigitte Bouthemy, couturière à la tête de son propre atelier, Coud de fil, depuis 2018, à Beauvois.
Une couturière qui connait bien la dentelle
Maxime Deudon, 31 ans, lui est auto-entrepreneur. Il se charge de la commercialisation et de la logistique. Le jeune homme s’est tourné vers Brigitte car la couturière a un réel savoir-faire. En effet, cette fille de bonnetiers d’Inchy-Beaumont, Zéphyr et Denise Ethuin, est « née dans les rouleaux ». Elle est aussi la maman de Félicie Bouthemy, Miss Caudrésis 2014, Miss Prestige Artois-Cambrésis, 3e dauphine Miss Nord-Pas-de-Calais et 3e dauphine Miss Prestige National. C’est aussi Félicie qui a porté la robe à la plus longue traine en dentelle du monde, lors du Téléthon 2017. Brigitte est donc la créatrice des nombreuses robes en dentelle portées par sa fille lors de divers concours et événements qui ont mis en valeur le savoir-faire caudrésien. Depuis le début de la crise sanitaire, elle fabrique des centaines de masques pour les communes et entreprises du secteur et de toute la France. Au début, elle a conçu bénévolement des masques assez classiques avant d’en faire un commerce. Car il faut bien rémunérer ces nombreuses heures passées derrière ses machines, bien aidée par sa fille d’ailleurs. Les commandes ne cessent d’affluer et ce n’est pas prêt de s’arrêter.
Le fameux masque
Cette fois-ci, elle a conçu un masque triple épaisseur (2 couches de polycoton et 1 couche de ouatine) qui est parfaitement filtrant. Sa particularité : une bande de dentelle traditionnelle avec des motifs de fleurs qui lui apporte un cachet indéniable. Tous les produits utilisés sont issus du Cambrésis, à 15 km à la ronde. « Le but est de représenter notre savoir-faire caudrésien. Brigitte et moi sommes tous les deux issus de familles qui ont travaillé ou travaillent dans le textile. C’était important pour nous de proposer un produit Made in France et de faire travailler les petits artisans car il y a trop de Made in China à mon goût » explique Maxime. Le projet encore récent, séduit déjà. L’entrepreneur a reçu des commandes de toute la France. « Les clients viennent chercher ce côté chic et artisanal. C’est un masque qui vient habiller le visage. On a choisi un tissu couleur ivoire et une dentelle de couleur noire car c’est le signe de l’élégance ». Brigitte et Maxime ont encore d’autres projets en tête autour de la dentelle. Affaire à suivre.
Et si l’un des effets secondaires de cette crise inédite signait réellement l’avènement du fameux « made in France » ?
Par Guillaume Lartigue et Grégoire Soufflet, co-présidents fondateurs de Steve
Car même si l’on en parle beaucoup depuis une décennie, même si le « made in France » est devenu une caution standard de nombreux produits alimentaires, même si Le Slip Français, le Chocolat des Français, 1083 ou d’autres marques cocorico ont émergé avec succès, avouons que nous étions plus dans l’effet de mode ou le politiquement correct que la véritable lame de fond.
Un mouvement de solidarité nationale
Mais ça, c’était avant. Avant le coronavirus. Donc avant que tout le monde ne réalise vraiment ce que signifie le fait que « 80% des matières premières nécessaires à la fabrication d’un médicament viennent d’Asie » d’après Le Figaro en Mars 2020. Avant de savoir que la 6ème puissance économique mondiale que nous sommes était incapable de fournir un objet aussi anodin qu’un masque sanitaire pour assurer la protection de sa population…
Alors oui, nous vivons un formidable mouvement de solidarité nationale où les entreprises de textile ou de lingerie se mettent à fabriquer des masques, les fabricants d’alcool du gel hydroalcoolique, les marques de sport des respirateurs à oxygène… peut-on espérer que cette dynamique aboutisse à une vaste réappropriation par la France, ses entreprises et ses consommateurs de son appareil de production national pour retrouver une puissance économique Française indépendante et fière de l’être ?
Fière car protectrice en cas de crise donc, mais aussi fière car génératrice d’emplois, synonyme de qualité, bénéfique pour l’environnement, préservatrice de savoir-faire et de patrimoine. Et tant pis pour les grincheux qui crient au nationalisme, là n’est pas le sujet.
L’agri-love et le drive fermier, l’agriculture française a pris les devants
Il ne s’agit pas de repli sur soi mais au contraire de rayonnement. Et de force vive d’une Union Européenne plus nécessaire que jamais. Cela devient en tout cas une forte attente des Français comme le relate cette étude Odoxa-Comfluence publiée le 13 avril dans Les Echos : « À l’issue de cette crise, plus de neuf personnes interrogées sur dix veulent que l’exécutif garantisse « l’autonomie agricole de la France » (93 %), pousse « la relocalisation des entreprises industrielles » (92 %) et « favorise la recherche et la production des laboratoires pharmaceutiques français et étrangers dans notre pays » (91 %).
L’agriculture a pris les devants. Dès le début du confinement, les différentes filières et les régions ont enjoint les consommateurs à acheter les fruits et légumes des producteurs français. Chacun y est allé de son initiative pour mettre en contact les producteurs locaux avec les populations vivant à proximité, comme le Lot qui a lancé la plateforme « Oh my Lot », ou les filières comme le CNIEL et sa campagne « fromagissons », sans parler de la grande distribution à l’exemple d’Intermarché qui a affiché son soutien aux filières agricoles du pays.
Et voilà comment en quelques semaines on est passé de l’agri-bashing à l’agri-love. Jusqu’à l’éclosion de cette nouvelle notion tellement 2020 : le drive-fermier. L’oxymore parfait, l’association magique entre le monde nourricier français et le monde digital serviciel sans lequel plus rien n’est possible.
Mieux communiquer sur le « made in France »
Concernant « la relocalisation des entreprises industrielles » et « la recherche et la production des laboratoires pharmaceutiques dans notre pays » dont il est question dans l’étude citée plus haut, nul doute que les entreprises vont être attendues au tournant et que toutes celles qui s’engageront dans cette voie seront récompensées. Et donc que les marques qui communiqueront sur leur « made in France » et ce que cela raconte d’elles, de leur histoire, de leurs valeurs, de leur différence, seront privilégiées à l’avenir.
Sans parler de tout changer du jour au lendemain pour certaines, après des années de pratiques mondialisées. Il y a beaucoup à imaginer pour engager de nouvelles initiatives en terme de valorisation des savoir-faire français, d’expertises spécifiques, d’économie circulaire, de partenariats locaux, de circuits-courts, de nouveaux services etc, pour faire de la (re)localisation une raison réjouissante de préférer.
Des initiatives qui seront surement aussi encouragées par ailleurs par les nouvelles lois de lutte contre le gaspillage, contre la destruction des invendus, contre l’obsolescence programmée…
Idem pour le tourisme. Voyager à l’autre bout de la planète a subitement perdu de son charme. Entre les politiques de déconfinement qui vont différer d’un état à l’autre, la peur de voyager, les incertitudes aussi sur la manière dont vont se gérer les vacances d’été, il est clair que tout le monde va se rabattre sur la France et l’Europe. Cela tombe bien, nous avons la chance d’habiter le plus beau pays du monde paraît-il. Partons à la découverte de notre « Douce France », logeons dans nos hôtels qui ont prêté main forte pendant la crise (cf Groupe Accor), mangeons dans nos bars-restaurants qui ont nourri les soignants et les plus fragiles, redécouvrons les joies du camping et de la campagne, visitons nos industries et parions sur un essor du tourisme industriel bleu blanc rouge. Car aller à la rencontre de ce que l’on achète, à la rencontre du fabricant, des producteurs, des femmes et des hommes qui font les produits et les marques, c’est déjà agir concrètement.
Pop culture bleu blanc rouge
Sur le plan culturel également, nos richesses sont infinies. Le confinement nous a déjà donné l’occasion de nous réconforter seul ou en famille devant un film de Jacques Demy, d’apprécier une visite virtuelle du Louvre, de décompresser sur le son de Philippe Katherine ou de (re)plonger dans l’intégrale des aventures d’Astérix en BD… et bien soyons un peu Gaulois, soutenons notre Pop Culture : films, livres, auteurs, libraires, musées, musiques et autres trésors de notre patrimoine.