4 scénarii et un grand gagnant pour la TV du futur

Source : influencia.net

Encore une étude sur le futur de la télévision ? Oui mais celle là, réalisée par IDATE DigiWorld, a le mérite de  » storyteller  » ses prédictions en différenciant quatre scénarii possibles. Et au générique de fin, devinez qui gagne ?

OTT, IPTV, SVVOD, TVOD, AVOD, cord-cobler, binge-watching, mobile, smart, streaming : la télévision change et le vocabulaire de son marché avec. Comme s’il fallait désormais un doctorat en TV pour comprendre les enjeux de sa transformation.  » La TV aujourd’hui, ce n’est plus seulement le petit écran qui trône au milieu de votre salon. Ce sont aussi -et surtout- les séries sur votre ordinateur à la maison, les vidéos sur votre téléphone, dans le bus, ou les émissions que vous rattrapez sur votre tablette le lendemain de leur diffusion. Bref, la nouvelle norme de la télévision, c’est l’OTT, la télé par contournement « , constatait en 2017 Alexandra Yeh, de la Direction de la Prospective de France Télévisions, dans Meta Media, le blog collectif de France TV. Mais attention, Over-The-Top ou pas, la télé connectée reste un complément de la télé linéaire  » qui ne disparaîtra pas « , prévenait Sébastien Robin, managing director SpotX France, dans INfluencia en octobre 2017. Dans cette mutation historique qui rebat toutes les cartes de la distribution, de la production et des comportements de visionnage, quel avenir pour la télévision ? IDATE DigiWorld répond avec un storytelling original.

Intitulée  » Futur TV 2025 « , l’étude payante développe quatre scénarii possibles en fonction des pays scrutés. En combinant tendances de fond et signaux faibles observés sur les marchés, IDATE DigiWorld anticipe donc quatre futurs possibles pour le secteur audiovisuel. Lesquels ?  » Cela va d’un scénario conservateur s’inscrivant dans le prolongement de la tendance  » Low cost  » actuelle au plus risqué, marqué par une véritable  » Rupture  » en passant par un scénario favorable caractérisé par la  » Syndication  » des acteurs traditionnels et un scénario alternatif de  » Convergence  » télécoms et média « , rétorque Florence Le Borgne, Lead analyst TV & Digital Media du think-tank européen.

Concrètement chaque scénario se traduit par une évolution plus ou moins favorable aux différentes catégories d’acteurs du nouvel écosystème de la télévision. Le scénario de  » Rupture  » par exemple, envisageable aux Etats-Unis, est le plus défavorable au secteur audiovisuel. Il est le seul dans lequel les recettes de la télévision sont en baisse entre 2016 et 2025 (-0,9% de baisse annuelle moyenne sur la période). Il voit les acteurs Internet s’imposer sur le marché, la consommation délinéarisée progressant rapidement face à une télévision linéaire en perte de vitesse accélérée. À l’autre extrême, il y a le scénario britannique dit de  » Syndication « , le plus favorable au secteur dans son ensemble -avec une croissance annuelle moyenne de 4% entre 2016 et 2025. Il est celui dans lequel les groupes de télévision majeurs reprennent le pouvoir et finissent par imposer leurs marques face aux nouveaux prétendants.

Au final ce qui importe, c’est le contenu

La France pourrait être un exemple de pays évoluant vers un scénario de  » Convergence « , du fait du poids exceptionnellement élevé de la distribution IPTV dans le pays.  » Mais aussi des volontés des acteurs télécoms majeurs a minima de proposer des offres larges de divertissement voire d’intégrer plus largement l’amont de la chaîne de valeur. La France est l’un des rares pays dans lequel les opérateurs télécom ont pris un poids important dans la distribution TV. Or de la distribution pure à un rôle plus important, il n’y a qu’un pas que SFR a allègrement franchi. L’ambition est de devenir la porte d’entrée incontournable pour l’accès du foyer à l’entertainment global : télé, VOD, presse, musique, jeux vidéos… Surtout que ces mêmes opérateurs proposent une continuité de services au sein du foyer via une offre mobile « , développe Florence Le Borgne.

Finalement, quel est le point commun des quatre scénarii envisagés et cette étude confirme-t-elle la primauté du contenu sur le support ?  » Le point de convergence est celui de la consommation, de moins en moins linéaire et de plus en plus en VOD avec un poids croissant de l’OTT,  » répond Florence Le Borgne  » Et quel que soit le scénario, le grand gagnant reste le maillon de la production et de la détention des droits audiovisuels. Quelle que soit la forme de consommation, ce qui importe c’est le contenu. Il n’est pas prêt de perdre de l’importance. Les réels chamboulements des les dix prochaines années porteront sur sa consommation et son financement « . Dont acte.

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